Pourquoi faire une thérapie ?

Bien souvent, on attend d’avoir un problème important pour rechercher l’aide d’un psy. Mais est-ce un bon raisonnement ? C’est une vision que nous avions auparavant pour la santé physique. Nous allions chez le médecin uniquement lorsque nous étions malades et rien d’autre. Cependant, avec l'émergence de nouvelles médecines alternatives, comme la naturopathie, on prône de plus en plus l’optimisation de notre système immunitaire pour éviter de tomber malade, plutôt que d’attendre l’apparition de la maladie.

Selon certaines traditions anciennes en Chine, les praticiens de médecine chinoise étaient payés tant que leurs patients restaient en bonne santé. Le système fonctionnait sur le principe de la prévention, plutôt que sur celui de la guérison une fois la maladie installée. Ainsi, les patients consultaient régulièrement leur médecin pour maintenir leur équilibre énergétique. En cas de maladie, le praticien offrait souvent ses soins, car cela signifiait qu'il avait échoué à maintenir l’état de santé du patient.

C’est le principe d’anticipation et d’évitement des problèmes, plutôt que leur résolution, expliqué dans mon article Pourquoi faut-il lâcher prise ?. Et je crois qu’on peut appliquer ce principe à la santé émotionnelle et mentale. Personne ne veut passer par la case burn-out, dépression ou crise d’anxiété, par exemple. Alors, prenez votre santé émotionnelle en main !

Être en bonne santé physique, émotionnelle et mentale, c’est génial, mais ce n’est pas suffisant pour être pleinement heureux. En effet, être en bonne santé signifie que nous n’avons pas de problème, donc pas d’émotions négatives constantes et perturbantes (je précise que des émotions négatives sont tout à fait normales, tant qu’elles sont passagères et encadrées de manière saine). Mais cela ne signifie pas que nous éprouvons constamment des émotions positives. Le premier objectif est donc une première étape, et l’étape suivante consiste à apprendre à être heureux.

Apprendre à être heureux ? Mais oui ! Qui vous a appris cela, honnêtement ? Vos parents ? Vos enseignants ? Pourtant, le bonheur n’est pas quelque chose d’inné, mais plutôt une plante qui se cultive et s'entretient chaque jour. Cela demande des efforts, du savoir-faire et de la régularité.

La grande erreur concernant le bonheur, c’est de croire qu’on l’obtient uniquement dans le monde extérieur. Réfléchissez à ceci : le bonheur est un sentiment, avec des émotions, et donc c’est dans notre esprit qu’il prend racine.

Beaucoup de personnes ont tout pour être heureux sur le papier, les Français en particulier, et pourtant, la France est l'un des pays européens avec le taux de suicide le plus élevé (Santé publique France, "Surveillance de la mortalité par suicide en France : données 2021"). Pour être heureux, il ne suffit pas d’avoir une vie idéale. Cela demande un travail profond sur son cerveau pour éliminer nos blocages émotionnels et cognitifs (nos pensées), et apprendre à développer notre bonheur dans chaque aspect de sa vie. En bref, être heureux•se, ça s’apprend !

Est-ce qu’il y a de mauvaises raisons ? Oui. D’après des études, la motivation du patient/client a un impact décisif sur la réussite d’une thérapie (cf. Miller, W.R., & Rollnick, S. (2012). Motivational Interviewing: Helping People Change (3rd ed.). New York: Guilford Press.). Ne le faites pas pour faire plaisir à un proche, faites-le pour vous, ou ne le faites pas. La thérapie n’est pas non plus une expérience à faire juste pour combler sa soif de nouveauté. Elle va vous transformer jusqu’au plus profond de vous, donc ne la prenez pas à la légère. Faites-le au bon moment, avec la bonne personne et avec les bonnes raisons.