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AVEZ-VOUS remarqué que nous ne réagissons pas tous de la même manière face à nos émotions ? Certaines personnes sont très sensibles, voire hypersensibles, et peuvent pleurer facilement, tandis que d'autres semblent ne ressentir aucune émotion. Il est évident que nous n'avons pas tous le même profil émotionnel, c'est-à-dire la même façon de gérer nos émotions et nos sentiments.
Quels sont les différents profils existants ? Pourquoi avons-nous un profil plutôt qu'un autre ? Peut-on changer notre profil ?
Prenons l'exemple d'une personne hypersensible à la lumière (photophobie). Elle doit constamment s'assurer de se trouver dans des environnements lumineux, tamisés, alors que la plupart des gens n'y prêtent pas attention. Cela signifie-t-il pour autant que recevoir une quantité excessive de lumière artificielle n'a aucun effet sur les autres ? Absolument pas, mais ils n'en ont tout simplement pas conscience.
En revanche, l'hypersensible est conscient de cet impact et le subit de plein fouet. Il ne peut supporter une lumière trop intense, c'est plus fort que lui. Entre ceux qui n'ont pas conscience de l'impact (profil contrôlé) et les hypersensibles qui le subissent, il y a les sensibles. Ils ressentent cet impact sans le subir, ils peuvent le supporter si nécessaire, mais préfèrent limiter leur exposition à la lumière artificielle excessive, car ils en ressentent les effets négatifs.
Comme nous sommes tous exposés à la lumière artificielle dans notre société et qu'elle a forcément un impact sur nous, de la même manière, nous avons tous des émotions. À l'exception de quelques cas pathologiques, nous sommes tous des êtres sensibles. Il n'y a donc pas de gens "plus" ou "moins" émotionnels, mais plutôt des réactions différentes face à nos propres émotions et à celles des autres.
On peut distinguer trois profils émotionnels :
Dans leur tête : "Je n'en peux plus de souffrir, mes émotions sont trop fortes, les gens me fatiguent. J'ai l'impression d'avoir un brouhaha permanent dans ma tête qui m'épuise. Je suis souvent incompris et mal accepté par les autres. Ils semblent indifférents à mes problèmes. J'ai tendance à être trop gentil avec les gens, mais ils ne me le rendent pas. Mais parfois, au contraire, j'explose de joie, je vibre à l'intérieur et je m'extasie de toute petite chose que les autres ignorent. J'ai l'impression que la plupart des gens sont vides à l'intérieur."
Comment les reconnaître ? Ce sont des personnes qui ressentent leurs émotions de manière très intense. Fréquemment, cela les submerge et les épuise. Leur vie est un enchaînement de vagues émotionnelles, avec des phases de joie et des phases de tristesse. Cependant, elles sont très connectées à elles-mêmes et peuvent avoir une grande intuition. Les relations sociales sont primordiales pour elles.
De quoi ont-elles besoin ? D'apaiser le flot de pensées et l'agitation émotionnelle en elles. Des exercices simples de respiration et de pleine conscience sont très efficaces pour s'ancrer dans le moment présent. Elles ont également besoin d'être rassurées et soutenues par leur entourage. Il est important de ne pas culpabiliser une personne hypersensible. Tout comme on ne dirait pas à un photophobe d'arrêter de se plaindre, car on sait que ce n'est pas sa faute, de la même manière, nous devons accepter que chacun ressent les choses à sa manière et respecter cela.
Dans leur tête : "Je n'ai aucun problème émotionnel, tout va bien chez moi. J'ai du mal à supporter les gens qui pleurent pour un oui ou pour un non. Il faut arrêter de s'écouter et avancer dans la vie. On ne vit pas dans un monde de Bisounours, alors si tu te laisses aller, tu vas y passer. Je trouve que c'est une faiblesse de subir ses émotions. Il faut se maîtriser. C'est ça la vraie force. Si la vie était un match, je veux en être le vainqueur, pas le vaincu."
Comment les reconnaître ? Ce sont des gens qui se mentent beaucoup à eux-mêmes. Ils ont tendance à avoir un emploi du temps très chargé pour éviter de se retrouver face à eux-mêmes. Ils sont mal à l'aise face aux personnes qui expriment leurs émotions et ont du mal à être empathiques. Ils ont également du mal à exprimer leurs propres émotions lorsqu'ils vont mal et essaient constamment de paraître forts. Cette attitude peut mener à la somatisation (exprimer un mal-être émotionnel par des symptômes physiques) s'ils ne s'autorisent pas à aller mal du tout. Ils peuvent aussi contrôler leur corps pour ne pas tomber malade et c’est alors en vacances par exemple qu’ils pourront aller mal.
De quoi ont-ils besoin ? De se reconnecter avec eux-mêmes, leurs émotions et leur corps. Ils pensent que tout va bien parce qu'ils n'ont pas conscience de leurs problèmes. Ils ont construit un mur entre leur conscient et leur inconscient. Mais ce barrage émotionnel finira par exploser (burn-out par exemple) s'ils ne changent pas. Ils ont besoin de passer du temps seuls pour s'écouter véritablement, accepter pleinement leurs émotions et leurs faiblesses, et se donner le droit d'aller mal.
Comment les reconnaître ? Ce sont des personnes qui arrivent à accepter leurs émotions et à aller mal quand c'est nécessaire, sans être submergé. Elles peuvent prendre du recul sur elles-mêmes et ne font pas peser leurs sentiments sur les autres. Elles acceptent que les gens soient différents et valident les émotions d'autrui. Elles savent faire preuve d'empathie envers ceux qui en ont besoin, tout en prenant des pauses pour se ressourcer. Elles n'ont pas constamment besoin d'être rassurées, car elles se sentent en sécurité affective. Elles s'adaptent facilement aux fonctionnements des autres, sans pour autant jouer un rôle. Elles savent qui elles sont et ce qu'elles veulent. Elles sont sensibles, mais pas hypersensibles.
Répondez aux questions suivantes en choisissant la réaction qui vous correspond le mieux dans chaque situation.
1. Vous avez un différend avec un ami. Que faites-vous ?
a. Je me retire et garde mes émotions pour moi.
b. Je me sens très blessé et je veux en parler tout de suite.
c. Je prends un moment pour réfléchir et ensuite, j'exprime calmement mon ressenti.
2. Un collègue vous fait une remarque sur votre travail. Comment réagissez-vous ?
a. Je l’ignore et continue à travailler sans y penser.
b. Je me sens mal, ça me touche profondément.
c. Je prends en compte la remarque, mais je garde un esprit calme et rationnel.
3. Vous apprenez une mauvaise nouvelle. Quelle est votre première réaction ?
a. Je garde mon calme et analyse la situation.
b. Je suis submergé(e) par mes émotions et j’ai du mal à gérer.
c. Je ressens un peu de tristesse, mais je sais que je vais m’en sortir et j’accepte la situation.
4. Lors d’une soirée en famille, quelqu’un dit quelque chose qui vous dérange. Comment réagissez-vous ?
a. Je ne dis rien, je préfère éviter la confrontation.
b. Je me sens personnellement attaqué(e) et je réagis vivement.
c. Je fais part de mon ressenti calmement et j’écoute aussi les autres.
5. Un projet important échoue. Quelle est votre réaction ?
a. Je trouve un moyen de rebondir et je me concentre sur la prochaine étape.
b. Je me sens dévasté(e) et j’ai du mal à surmonter la déception.
c. Je prends du recul, j’accepte l’échec et j’évalue ce que je peux apprendre de la situation.
6. Un ami traverse une période difficile. Vous :
a. Préférez rester discret et attendre qu’il vous en parle.
b. Vous vous sentez concerné(e) et vous essayez de le soutenir de manière intense.
c. Vous l’écoutez avec attention, tout en maintenant un équilibre dans votre soutien.
7. Lors d’une dispute avec un proche, vous :
a. Vous vous fermez et évitez de montrer vos émotions.
b. Vous vous sentez accablé(e) par la colère ou la tristesse.
c. Vous essayez de résoudre calmement le conflit tout en respectant vos émotions et celles de l’autre.
Résultats :
Cependant, il n'est pas toujours facile de se connaître soi-même et on peut avoir tendance à se mentir un peu. Il peut donc être intéressant de demander l'avis de ses proches. La manière dont on se perçoit est peut-être très différente de comment les autres nous voient.
Peut-on réellement être à 100% équilibré ?
À mon sens, non. C'est un idéal impossible à atteindre, car la perfection n'existe pas chez l’humain. Cependant, on peut tendre vers un meilleur équilibre, tout en sachant vers quel extrême on a naturellement tendance à aller. Dans tous les cas, il n'y a pas de bon ou de mauvais profil, c'est une simple question de personnalité. Accepter qui on est ne signifie pas forcément être d'accord, c'est simplement reconnaître la réalité.
Pour bien comprendre notre fonctionnement émotionnel, il faut remonter à sa construction.
Même si un profil peut être dominant chez nous, notre construction émotionnelle est plus complexe. Nous sommes comme des oignons, avec plusieurs couches superposées. Chaque couche peut avoir un profil émotionnel différent.
La clé de l'épanouissement personnel est de prendre conscience de sa nature profonde, de l'accepter pleinement et d'harmoniser les différentes couches de notre construction émotionnelle.
La thérapie ne changera pas notre profil initial, notre nature profonde, mais elle peut nous aider à l'accepter et à modifier les couches superposées et formatées. Ainsi, on peut atteindre une meilleure cohérence intérieure et une plus grande sérénité.
On sait alors qui on est, ce qu'on veut, et où on va.
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